Cet ouvrage d’art est marquant. C’est le premier grand pont suspendu construit en Europe continentale, à la suite des premiers essais effectués aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Il apporte en outre une innovation majeure, en remplaçant les chaînes forgées anglo-saxonnes par des câbles de fil de fer fin.
Le pont suspendu de Tournon-Tain renouvelle la possibilité de franchir par un ouvrage permanent un fleuve comme le Rhône, aux forts courants et aux crues soudaines. C’est un ouvrage léger, rapide à construire, relativement bon marché et qui ne nécessite qu’une pile centrale et des superstructures pour porter les suspensions. Outre le câble, il apporte un ensemble de solutions innovantes qui le rendent possible.
Le succès du nouveau pont est immédiat, et sa réplication dans la vallée du Rhône est rapide, qui s’équipe d’une dizaine d’ouvrages de ce type en 5 ans, entre Lyon et la Méditerranée, puis dans toute la France, en Suisse et en Europe. Aux États-Unis également.
Le pont historique ouvert en 1825 entre Tournon et Tain, a dû être démoli en 1849 car trop bas pour le passage des nouveaux bateaux à vapeur. Il a alors été remplacé par un pont du même type, plus large, qui fut construit une centaine de mètres en aval, par le même Marc Seguin et avec les mêmes principes technologiques. C’est la passerelle actuelle sur laquelle vous vous trouvez.
Les fondations du pont de 1825 ont été réutilisées pour y établir une petite passerelle surélevée qui fut longtemps confondue avec le pont originel et qui a été définitivement démolie en 1967.
La restitution virtuelle du pont historique de 1825 est réalisée par Archéovision et MCC-Heritage.