Qu’est-ce qu’une zone humide ?
Lorsque nous parlons de zones humides, de quoi s’agit-il exactement ? Les zones humides sont définies par la réglementation, et plus précisément par le Code de l’environnement, comme étant des terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre, de façon permanente ou temporaire. Lorsque la végétation est présente, elle est dominée par des plantes hygrophiles, c’est-à-dire des plantes qui aiment l’humidité. Cela signifie que pendant au moins une partie de l’année, la présence d’eau n’est pas nécessairement visible en permanence dans les zones humides.
Ces milieux rendent de nombreux services écologiques. Parmi les plus importants, ils abritent une biodiversité remarquable et jouent un rôle crucial dans la régulation du cycle de l’eau. En effet, ces milieux ont la capacité de stocker de grandes quantités d’eau, un peu comme des éponges. Ce rôle est particulièrement utile lors des crues, quand l’eau déborde des cours d’eau, mais aussi lors des épisodes de sécheresse, quand les zones humides peuvent restituer l’eau stockée aux cours d’eau environnants. Les zones humides sont généralement bien connectées aux nappes phréatiques, qu’elles réapprovisionnent progressivement. Elles possèdent également une capacité de filtration, agissant comme des filtres naturels avant de restituer l’eau aux cours d’eau et aux nappes.
Pourquoi cherchons-nous à restaurer ces zones humides aujourd’hui ? Depuis le Moyen-Âge et particulièrement au cours du 20e siècle, la logique a été de drainer les terrains et de faire évacuer l’eau le plus rapidement possible afin de pouvoir les exploiter et valoriser leur potentiel agronomique. On a ainsi créé des drains et des fossés qui abaissent les niveaux d’eau dans les sols de ces zones humides, limitant ainsi leur rôle d’éponge. La zone humide de l’Autagne (ici à Grignan, une zone où l’eau stagne), n’a pas été épargnée par ces aménagements. Cependant, les caractéristiques physiques, la topographie, et la nature des sols sont toujours présentes, et une action de relèvement des fonds des fossés, par exemple, permettrait de restaurer une partie des fonctions de la zone humide.
Dans un contexte de changement climatique, ces actions de restauration de milieux qui nous rendent de nombreux services deviennent de plus en plus urgentes. En conservant l’humidité de ces lieux plus longtemps, on favorise une faune particulière comme les odonates (libellules) et les amphibiens (grenouilles et crapauds). Pour le développement d’une flore spécifique, il est nécessaire de jouer sur l’occupation du sol, c’est-à-dire de ne pas le travailler, et l’idéal est de maintenir une prairie avec une fauche tardive ou une mise en pâture.